Annabel écrivaine
Annabel écrivaine
Florilège
D’amour et d’eau fraîche (1986)
«Aimer, être aimée: le sang, l’oxygène d’une vie. L’essentiel. L’unique raison de lutter, de travailler, de peaufiner l’âme et le corps. Et pourtant ni l’amour triomphant, ni l’amitié solide ne nous empêchent d’être condamnés à la solitude. Nous avons tous des zones d’ombre, des pensées inavouables… Tentations, découragements, haines, dégoûts, révoltes, farandoles d’interdits qui fomentent un combat intime qu’on doit affronter sans aide.»
«L’amour ne tue pas la solitude, il l’apprivoise, c’est tout. Il la juxtapose à celle de l’aimé; elles respirent au même rythme mais ne se fondent pas. Et n’est pas justement l’individualité intacte qui magnifie le couple?»
Post-scriptum (2001)
«Nous avons entamé notre duo sur un voilier; le quotidien en mer exige une complicité, une compatibilité d’humeur, un respect de l’autre sans lesquels le voyage tournerait à l’enfer. Spontanément nous avons poursuivi cette croisière amoureuse à terre; nos maisons étaient proches du huis clos; au fil des ans, contre vents et marées, nous avons veillé à tour de rôle sur notre intimité. Nos enfants se sont greffés sur notre amour; quelques amis sont montés à bord; certains font toujours partie de l’équipage.»
«Il y avait entre nous quelque chose d’indicible, si profond que je ne saurais l’exprimer, un sentiment que nul n’a jamais percé ni partagé, un territoire inconnu de tous, niché entre corps et âme, qui bruissait de ta présence et qui n’est plus qu’un désert.»